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Proche-Orient : Situation tendue

 

La Russie appelle ses ressortissants à éviter le Liban, l’entité sioniste et les territoires palestiniens. En revanche, Moscou considère  que la situation sécuritaire en Jordanie restait stable.

SYNTHÈSE — Le ministère russe des Affaires étrangères a demandé hier à ses ressortissants de s’abstenir de se rendre au Moyen-Orient, en particulier en Israël, au Liban et dans les territoires palestiniens.

«La situation tendue dans la région du Moyen-Orient persiste», a déclaré le ministère des Affaires étrangères, qui a émis un tel conseil pour la première fois en octobre, lorsqu’il a demandé aux Russes de ne pas se rendre en Israël et dans les territoires palestiniens après l’attaque du Hamas contre l’entité sioniste. La situation dans la zone de conflit israélo-palestinienne, ainsi que dans la zone de la «Ligne bleue» entre le Liban et l’entité sioniste, reste instable.

«Nous recommandons vivement aux citoyens russes de s’abstenir de voyager dans la région, en particulier en Israël, au Liban et dans les territoires palestiniens, sauf en cas d’extrême nécessité». La Russie a en revanche déclaré que la situation sécuritaire en Jordanie restait stable.

Les États-Unis et leurs alliés pensent que des frappes majeures de missiles ou de drones par l’Iran ou ses mandataires contre des cibles militaires et gouvernementales en Israël sont imminentes, a rapporté Bloomberg avant-hier, citant des sources de sécurité américaines et israéliennes.

La Russie a appelé hier l’Iran et l’entité sioniste à faire preuve de «retenue» pour éviter la «déstabilisation» du Proche-Orient, au moment où la tension monte avec des menaces de représailles de Téhéran sur fond de guerre dans la bande de Gaza, selon des propos du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, rapportés par l’AFP.

La ministre allemande des Affaires étrangères a appelé hier à la « retenue » afin d’éviter une « nouvelle escalade régionale » au Proche-Orient, à l’occasion d’un entretien téléphonique avec son homologue iranien.

«Personne ne peut avoir intérêt à une nouvelle escalade régionale. Tous les acteurs de la région sont désormais appelés à agir de manière responsable et à faire preuve de retenue», a indiqué son ministère sur le réseau social X, sur fond de menaces de représailles de Téhéran et de guerre entre l’entité sioniste et le Hamas dans la bande de Gaza.

Signe des tensions ces derniers jours, la compagnie aérienne allemande Lufthansa a annoncé avant-hier la suspension de ses vols de et vers Téhéran «à cause de la situation actuelle au Moyen-Orient».

Washington est convaincu que l’Iran va attaquer l’entité sioniste, selon la presse américaine

Les États-Unis semblent convaincus que l’Iran «menace de lancer une attaque importante contre Israël», comme l’a déclaré le président Joe Biden peu après l’annonce de la mort de trois des fils du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, et alors que le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a affirmé avant-hier que l’entité sioniste sera «punie» pour une attaque meurtrière contre le consulat iranien à Damas le 1er avril.

Selon une source proche du renseignement américain citée par Bloomberg, il s’agit plutôt d’une question de «quand» ces attaques vont avoir lieu que de «si». Attisant les tensions, une agence de presse iranienne a publié avant-hier sur X un rapport indiquant que tout l’espace aérien au-dessus de Téhéran avait été fermé pour des exercices militaires, avant de le supprimer et de nier avoir publié ces informations.

Selon deux responsables israéliens cités par le site d’information Axios, le général Erik Kurilla, chef du Commandement central des États-Unis (Centcom) en charge du Moyen-Orient, était attendu en Israël hier pour coordonner la réponse à une éventuelle attaque de Téhéran et de ses alliés contre l’État hébreu. Il devrait rencontrer le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, et des hauts responsables des forces armées israéliennes. Les responsables précités ont ajouté qu’ils se préparaient à une attaque directe sans précédent depuis le sol iranien en utilisant des missiles balistiques, des drones et des missiles de croisière contre des cibles israéliennes, ce à quoi l’entité sioniste risposterait par une attaque directe contre l’Iran. Lors d’un entretien avec Yoav Gallant avant-hier, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a «réitéré le soutien des États-Unis à la sécurité d’Israël et a clairement indiqué que les États-Unis se tiendraient aux côtés d’Israël contre toute menace de l’Iran et de ses mandataires», selon le porte-parole du département d’État, Matthew Miller.

Cité par Axios, un haut fonctionnaire israélien a en outre déclaré que l’entité sioniste avait demandé aux États-Unis s’ils pouvaient contribuer à limiter la réaction iranienne en envoyant des messages d’avertissement privés et publics aux Iraniens et en projetant leur force dans la région. Ce dernier a ajouté que Tel-Aviv et Washington se coordonnent depuis quelques jours pour mettre en place une défense aérienne et antimissile commune dans la région, en prévision d’une offensive de Téhéran. Selon une source proche du dossier interrogée par le site d’information américain, les ministres des Affaires étrangères saoudien, émirati, qatari et irakien se sont entretenus avant-hier au téléphone avec leur homologue iranien après avoir reçu des appels de la Maison-Blanche leur demandant de transmettre un message à Téhéran sur la nécessité d’une désescalade.

La semaine dernière, certains rapports non confirmés avaient indiqué qu’en échange de l’imposition d’un cessez-le-feu à Gaza, l’Iran se serait dit prêt à ne pas riposter à la frappe imputée à l’entité sioniste sur l’annexe consulaire de son ambassade à Damas. D’abord attendue avant le mois de Ramadan puis avant la fête de l’Aïd el-Fitr, une trêve entre le Hamas et l’État voyou n’a pas encore été conclue.

Israël jette de l’huile sur le feu : 3 fils du chef du Hamas tués dans une frappe

Trois fils du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, ont été tués avant-hier dans une frappe israélienne à Gaza, ont annoncé le responsable palestinien et l’armée israélienne, au moment où le mouvement de la résistance examine une proposition de trêve dans les combats.

«Je remercie Dieu pour l’honneur que nous fait le martyre de mes trois fils et de certains de mes petits-enfants», a déclaré M. Haniyeh, depuis Doha, à la chaîne qatarie Al Jazeera. «L’ennemi a visé une voiture à bord de laquelle ils se trouvaient», a-t-il ajouté.

L’armée israélienne et le renseignement intérieur ont confirmé une frappe aérienne ciblée contre les trois hommes qualifiés d’«agents militaires» du Hamas. Identifiés comme Mohammad, Hazem et Amir Haniyeh, selon l’armée.

Quatre petits-enfants d’Ismaïl Haniyeh ont également été tués, a indiqué le Hamas dans un communiqué, dénonçant une frappe «perfide et lâche». Le mouvement palestinien a précisé que les tirs se sont produits dans le camp de réfugiés de Chati, dans la ville de Gaza, au nord du territoire assiégé par l’armée israélienne.

Des images de l’AFP montrent des carcasses de voitures calcinées dans une rue du camp, présentées comme celles où se trouvaient les fils de M. Haniyeh. La famille rendait visite à des proches au premier jour de l’Aïd el-Fitr, selon le Hamas.

«Nous ne renoncerons pas»

M. Haniyeh a assuré que la frappe ne forcerait en aucun cas la main du Hamas dans les négociations en vue d’une trêve et de la libération des otages, dont il est l’un des acteurs clés : «Si l’ennemi croit que cibler mes fils au plus fort des négociations et avant que le Hamas ne donne sa réponse poussera le mouvement à changer de position, il peut rêver», a-t-il déclaré.

«Le sang de mes enfants n’est pas plus précieux que le sang du peuple palestinien», a-t-il ajouté. «Nous ne renoncerons pas à nos exigences». Elu chef du bureau politique du Hamas en 2017, Ismaïl Haniyeh vit entre le Qatar et la Turquie. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, lui a présenté avant-hier ses condoléances.

«60 membres de ma famille sont morts en martyrs, y compris mes petits-enfants, les fils de mes frères, les fils de mes sœurs et mes cousins», a également affirmé M. Haniyeh, sans préciser quand ces décès sont intervenus. Les médias palestiniens ont fait état ces derniers mois de la mort de nombreux proches du chef du Hamas.

La guerre entre le Hamas et Israël a éclaté le 7 octobre lorsque des commandos du mouvement de la résistance palestinienne infiltrés depuis la bande de Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud de l’entité sioniste, entraînant la mort de 1.170 personnes, selon un bilan établi par l’AFP à partir des chiffres officiels sionistes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent détenues à Gaza dont 34 sont mortes, d’après des responsables israéliens.

66 Palestiniens tués en 24 heures

Le ministère palestinien de la Santé a annoncé hier un nouveau bilan de 33.545 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre l’entité sioniste et le mouvement de la résistance palestinienne.

En 24 heures, 63 morts supplémentaires ont été recensés, selon un communiqué du ministère, qui fait état de 76.094 blessés en plus de six mois de conflit.

De son côté, le gouvernement sioniste a accusé hier le Hamas de «tourner le dos» à une «offre très raisonnable» en vue d’une trêve dans la bande de Gaza soumise il y a plusieurs jours par un groupe de médiateurs.

«Il y a une offre très raisonnable sur la table et le Hamas continue de lui tourner le dos», a affirmé à la presse un porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, critiquant également «les pressions internationales exercées sur Israël» qui ont, selon lui, «pour effet d’aider le Hamas, de l’éloigner» de la négociation.

La Presse avec Agences et Médias

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